Sorgeat

Forum du site web du village de Sorgeat

Vous n'êtes pas identifié(e).

#101 2016-10-16 12:17:58

La Marie
Membre
Inscription : 2014-03-16
Messages : 182

Re : De tout un peu...un peu de tout

Et dans la poésie chinoise également :

Depuis toujours à l’approche de l’automne.
On s’attriste de la solitude.
Pour moi, l’automne est plus radieux que le printemps.
Une cigogne sillonne le ciel limpide.
Au dessus des nuages.
Son rythme file jusqu’aux cieux d’émeraude.
Liu Yuxi (772-842)

Hors ligne

#102 2016-10-16 15:06:50

La Marie
Membre
Inscription : 2014-03-16
Messages : 182

Re : De tout un peu...un peu de tout

En occitan pareillement :
"La cigonho : pouèmo patrioutic"

LA CIGONHO 

A’n Erckman-Chatrian 

I. 
La ramo de l’albrum que l’a jalado rufo 
Se desfelho pes cams, cuberto de roubilh.
Le cel es d’un blu clar ; fa frescot ; le Cers bufo. 
Em al miei de Brumàri e semblam en Abrilh.

Se fan las curbisous. Qualque grand parelh lauro
Fort, fier e majestous, al soulelh que le dauro,
A arrè l’ gazalha que porto l’ toucadou,
Coumo à l’Atge-mejan al punh tenion la lanso, 
Les Faidits, chavaliès de nostro delibranso, 
Qu’an bagnat de lhour sang aiceste terradou.


II.
Les ausels de l’estranche aro fan lhour passado,
- Un ven de l’iversenc, per l’azur luminous, 
Es en dolh : negre et blanc, - a la plumo airissado ;
  Sas patos e l’ sieu bec soun d’un rouge sannous ;

Le sieu colh loung s’arqueto ambe uno autivo gracio ; 
Aco’s uno cigonho ! Es partido d’Alsacio ; 
A fugit la rourrado e l’ buzac prussian.
A l’ voula pouderous e s’alassso pas brico.
Elo, tiro de loungo, en presso, vès l’Africo 
Ount soun les emigrats dels païs alsacian.


III. 
O ! valento, ja b ’es ! Camino touto soulo.
Es bessè ’n cougo-nids, e i’an passat davant.
Un eissam d’efantous i crido : « A l’oulo ! A l’oulo ! »
Coumo s’ero un courbas que va toutjoun trevant.

Elo n’ausìs pos rés, rego l’ cel, pl’ aviado.
I atriho d’esse a-bas, al soulelh, apariado,
E puei d’ana cassa de serps e d’abelhards.
Mais, que la prend sul’ cop ? S’enretìs de las alos,
  S’enrenno, e le sieu bec fa ’n bruch sec de croutalos. 
Toumbo al miei d’un planal ount rodoun de pilhards.


IV.

  « Toco-lo ! La tenem ! » bramo un orre minable.
  Coussi la cousseguìs ! T’i a l’arpo dessus
Per la clavela vite à-n-un pourtalh d’estable.
La crucificaran coumo l’ paure Jesus.

Que ! Coumo ’n grand ventalh la veirion espandido,
  La garganto tourçudo e la pato enretido ?
  Nou ! Nou ! La salvarè d’aquelo afrouso mort.
Fau pos uno ni dos. Pagui la gourrinalho. 
M’emporti l’auselas qu’aquital se trantolho
E l’ pausi de nounen dins la raso d’un ort.

V.

La cigonho visquèt ; lèu s’alizèt la plumo.
L’avidabi de peis pescat dambe l’ gabaut. 
Souscabo. Après bueit jouns de rampoino, e de brumo,
Ajèt vam, e fasquèt un esclairol pr’anaut.

Alavès, s’estirèt, fourroutejèt, superbo,
  Se plantèt, d’un ped franc, sus uno mato d’erbo 
E, magnificoment, se tournèt enlaira,
Colh tirat en davant, patos enrè penjantos,
Refoufant l’aire vieu joubs sas alos gigantos. 
Cap vès auto, voulabo à se fa remira.

« Partisses ! Darrè tu, daissos l’Alsacio tristo,
L’enemic a la terro ount les valents soun morts !
Pensabi douçoment, sèns38 la perdre de visto,
  Digos-i de s’aima. Se jugne es esse forts.
  Grand ausel alargat de la santo patrìo, 
Simbole de councordio, arribo ’n Algerio.

Volo ! S’as atengut l’Africo per Nadal,
Tu que portos boun-ur, tu qu’es bravo e fidelo,
  Pauso-te sus l’abet que de cent lums s’estelo, :
Coumo l’amo d’amount vengudo al festanal. »

Nouvembre 1880
Auguste Fourès

(traduction dans quelque temps ...)

Hors ligne

#103 2016-10-21 10:07:22

La Marie
Membre
Inscription : 2014-03-16
Messages : 182

Re : De tout un peu...un peu de tout

Et voici la version française de ce poème :

LA CIGOGNE

A Erckman-Chatrian

I.
La ramure des arbres que la gelée fripe
Perd ses feuilles dans les champs, couverture rouillée.
Le ciel est bleu clair ; il fait frais ; le Cers souffle.
Nous sommes à mi-Brumaire et on dirait Avril.

On recouvre les blés semés. Un attelage laboure
Vigoureux, fier et majestueux, au soleil qui le dore,
Derrière lui, le bouvier porte son aiguillon,
Comme tenaient leur lance au Moyen-Age,
Les Faidits, les chevaliers de notre libération,
Qui ont baigné cette terre de leur sang.


II.
Venus de l’étranger, les oiseaux maintenant passent,
- Un d’entre eux vient du nord, dans l’azur lumineux,
Il est en deuil, noir et blanc, - sa plume est hérissée ;
Ses pattes et son bec sont d’un rouge de sang ;

Son long cou se ploie superbement gracieux ;
C’est une cigogne ! Elle est partie de l’Alsace
; Elle a fuit le gel et la buse prussienne.
Elle a un vol puissant et ne se fatigue pas.
Elle, elle continue, en tout hâte, vers l’Afrique
Où sont les émigrés du pays alsacien.


III.
Ô ! que tu es vaillante ! Tu voyages toute seule.
Elle est peut-être une dernière née, et les autres ont filé.
Un essaim de petits enfants lui crie : « Au pot ! Au pot ! »
Comme si elle était un corbeau toujours en errance.

Elle, elle ne les entend pas et raie le ciel, en plein essor.
Il lui tarde d’être là-bas, au soleil, accouplée,
Et d’aller chasser les serpents et les bourdons.
Mais, que lui arrive-t-il ? Elle raidit ses ailes,
Elle se courbe vers l’arrière, son bec fait un bruit de crotale.
Elle tombe au milieu de la plaine où rôdent des pillards.


IV.
« Attrape-la ! On la tient ! » hurle un affreux misérable.
Comme il la poursuit ! Ses griffes sont sur elle
Pour la clouer vite au portail d’une étable.
Ils vont la crucifier comme ce pauvre Jésus.

Quoi ! Comme un grand éventail elle serait étalée,
Gorge tordue et patte raidie ?
Non ! Non ! Je la sauverai de cette mort affreuse.
Ni une ni deux. Je paie les maraudeurs.
J’emporte le grand oiseau, qui a sursauté
Et je le pose doucement dans l’allée d’un jardin.

V.
La cigogne a survécu ; elle a vite lissé son plumage.
Je l’ai nourrie de poisson pêché au filet.
Elle songeait. Huit jours de convalescence et de brume,
Et elle a repris courage, là-haut il y a eu une éclaircie. 

Alors, elle s’est étirée, a brandi ses ailes, superbe,
S’est plantée, le pied franc, sur une touffe d’herbe
Et, magnifique, elle a repris son envol,
Le cou tendu vers l’avant, les pattes pendant en arrière,
Repoussant l’air vif sous ses ailes géantes.
La tête face à l’autan, elle volait admirablement.

« Tu pars ! Tu laisses derrière toi l’Alsace triste,
L’ennemi de cette terre où les valeureux sont mort !
Je pensais doucement, sans la perdre de vue,
Dis-leur de s’aimer. S’unir, c’est être fort.
Grand oiseau parti de la sainte patrie,
Symbole de la concorde, va jusqu’en Algérie.

Vole ! Si tu as atteint l’Afrique à Noël,
Toi qui portes le bonheur, toi qui est brave et fidèle,
Pose-toi sur le sapin qui de cent lumières est étoilé,
Comme une âme céleste venue pour la fête. »

Novembre 1880.
Auguste Fourès

Hors ligne

#104 2016-10-22 19:17:36

La Marie
Membre
Inscription : 2014-03-16
Messages : 182

Re : De tout un peu...un peu de tout

Remarquant ces jours-ci des pommiers chargés de nombreux fruits : rouges, verts jaunes, aux couleurs si automnales, comment en ce 1er brumaire qui doit son nom aux « brouillards et brumes qui sont la transsudation de la nature d’octobre et novembre » ne pas évoquer la pomme.
La pomme est présente dans de nombreuses expressions :
être ridée comme une pomme (certes cela n’est pas flatteur) ou tomber dans les pommes (pourquoi ce fruit, qui le sait ?), mais dans ce cas, c’est qu’on avait les jambes en compote ou en tout cas un pépin.
Et ne dit-on pas d’un enfant qui est haut comme trois pommes qu’il est trognon.
Il y a aussi ce joli proverbe : « il y a plus de pommiers dans une pomme que de pommes dans un pommier ».
On ne peut manquer de penser à Adam et Eve (« e malo nascitur omne malum ») : Adam aurait gardé un bout de pomme coincé dans la gorge ;  à Guillaume Tell (chacun sa méthode pour obtenir de la marmelade ; sans oublier évidemment ce cher Isaac.
Sans discorde, souvenons-nous qu’une pomme par jour éloigne le médecin.
Alors…Bon appétit !

Hors ligne

#105 2016-10-23 05:19:02

La Marie
Membre
Inscription : 2014-03-16
Messages : 182

Re : De tout un peu...un peu de tout

Sans oublier Maurice Chevalier et Carême, Beethoven et sa 5ème ; Nounours descendant de son nuage. Et Marilyn.
A ce propos « pompidor » (prononcé pompidou) en occitan signifie « palier »
Le rapport ? Aucun

Hors ligne

#106 2016-11-11 09:04:00

le teigneux
Membre
Inscription : 2012-03-17
Messages : 86

Re : De tout un peu...un peu de tout

11 novembre:
Suzanne...
Marianne...
...On m'a dit « Résigne-toi »,
Mais je n'ai pas pu,
Et j'ai repris mon arme...
****************************
https://www.youtube.com/watch?v=ZX0CfFdk-jw
***************************************
https://www.youtube.com/watch?v=3XzAjfwQtvM
**************************************
https://www.youtube.com/watch?v=S34cVkL6zCE
***********************************
Avec Léonard Cohen une part de nous-mêmes s'en est allée
sad

Dernière modification par le teigneux (2016-11-11 09:34:59)

Hors ligne

#107 2016-12-30 14:33:51

Agafou
Membre
Inscription : 2015-01-20
Messages : 23

Re : De tout un peu...un peu de tout

Je souhaite à toutes les Sorgeatoises et  Sorgeatois  une pétillante, renversante, surprenante, originale, joyeuse, heureuse, formidable année 2017 !

Tous mes voeux aux membres de ce forum et particulièrement aux plus prolifiques que sont nos amis La Marie et  Le Teigneux

  J'en profite aussi pour émettre des voeux peut-être pieux mais qui viennent du fond du coeur  ...  que le monde arrête de marcher sur la tête, que nous apprenions à nous recentrer sur l'essentiel à respecter et a aider les plus grands que nous-même : c'est à dire les plus petits, les plus faibles et les plus pauvres d'entre nous.

Hors ligne

#108 2016-12-31 07:23:32

La Marie
Membre
Inscription : 2014-03-16
Messages : 182

Re : De tout un peu...un peu de tout

Merci Agafou !
Que tes souhaits soient entendus et tes vœux réalisés.
Bonne année 2017 à tous.

Hors ligne

#109 2017-01-27 05:21:46

La Marie
Membre
Inscription : 2014-03-16
Messages : 182

Re : De tout un peu...un peu de tout

Se méfier des apparences... Jour du mézéréon, cet arbuste dont les autres dénominations, engageantes et sympathiques sont verdelet, joli-bois ou bois-joli est en fait hautement toxique.
Aujourd’hui étant l’anniversaire de sa naissance, comment ne pas rendre hommage à Mozart.
Cette anecdote peut évoquer l’étendue de son génie.
Wolfgang, alors âgé de 14 ans, assiste à la Chapelle Sixtine à une représentation du « Miserere » d’Allegri. Cette œuvre a cappella de 9 voix, dont la partition était gardée secrète par la volonté du pape, n’était représentée que 2 fois l’an : le mercredi et le vendredi saint.
Le jeune Mozart, après la première écoute en établit une transcription qu’il peaufine le vendredi.
L’incrédulité face à la performance lui valut un temps d’être soupçonné de vol, mais la partition de l’œuvre fut finalement diffusée.
L’artiste et son génie eurent raison de la censure.
Miserere d'Allegri

Hors ligne

#110 2017-02-26 07:02:50

La Marie
Membre
Inscription : 2014-03-16
Messages : 182

Re : De tout un peu...un peu de tout

Mademoiselle Viola :
Pensée ou violette ? Violette ou pensée ?
Cela dépend du positionnement des pétales.
« La violette fait la tête » (même pas vrai me susurre-t-elle), « la pensée sourit » (oui, oui).
Car, la violette possède 2 pétales vers le haut et 3 vers le bas, son cœur est blanc.
Pour la pensée, c’est 4 pétales vers le haut et 1 vers le bas, son cœur est jaune.
Ben voilà, c’est dit.
Symbole de simplicité est de pudeur, la violette serait une fleur crée par Zeus par amour pour Io (tiens te revoilà !)

La violette
Douce violette,
Vierge humble et discrète,
Fille de nos bois,
Dis-moi dans quels songes
Ainsi tu te plonges
Sans joie et sans voix ?

— Sans voix, non sans joie,
Car Dieu m'en envoie :
J'écoute un oiseau ;
Son chant me fait fête,
Et moi, fleur muette,
Je me dis : c'est beau !

Henri-Frédéric Amiel.


Mais pourquoi est-elle l’emblème de Toulouse ?
La violette de Toulouse qui est une violette de Parme aurait été amenée en France par un soldat de l’armée napoléonienne.
Sa culture commencée depuis la seconde moitié du 19e siècle fut à son apogée au 20e (plus de 400 producteurs). La rigueur de l’hiver 1956 portera un coup de grâce à la production.


La violette de Toulouse

Divine fleur que j’ai choisie
pour être l’éternel parfum
d’amour embaumé de ma vie,
petite fleur de mon jardin,

Non, tu n’es pas la tubéreuse
qui fait muer en pâmoison
de sa substance vénéneuse
ceux qu’elle prive de raison,

ni cet iris mélancolique
se mourant tout plein de langueur
dans une pose très attique ;
morte la fleur, brisé le cœur !

Tu n’as pas l’orgueil de la rose
dont le rubis couleur de sang
évoque l’aspect grandiose
d’un amour trop incandescent.

Ni le lotus aux chastes poses,
ni le muguet, un peu pâlot,
ni l’églantine, enfant des roses,
ni l’œillet blanc, frêle jabot,

ne sont doués du charme tendre
que tu revêts, au demi-deuil,
grave et modeste, à me surprendre
par ton parfum de bon accueil.

L’exquisité de ton délice
me grise d’un calme bonheur,
et je puis bien de ce calice
vider la coupe en ton honneur.

Petite fleur tendre et jalouse,
toi qui possèdes mon secret,
ma violette de Toulouse,
reste bien close en ton coffret.

Nov. 1901 (Les Voix anciennes)

Poème écrit par Alcanter de Brahm (qui est aussi « l’inventeur » du point d’ironie) :
 

Tiens au fait … puisqu'il a été question de Napoléon : lors de son séjour à l’île d’Elbe son surnom était « Père la Violette » et la fleur fut le signe de ralliement des Bonapartistes durant les Cent-Jours.
Opportunité ou pied de nez aux Républicains que son évasion de l’île d’Elbe le 26 février 1815 ?

Pensée (ou violette ?) pour Victor Hugo : 215 ans qu’il est né et toujours là.
Extrait (de violette ?) :

[…] Les clochettes sonnaient la messe.
Tout ce petit temple béni
Faisait à l'âme une promesse
Que garantissait l'infini.

J'entendais, en strophes discrètes,
Monter, sous un frais corridor,
Le Te Deum des pâquerettes,
Et l'hosanna des boutons d'or. […]

Les joncs, que coudoyait sans morgue
La violette, humble prélat,
Attendaient, pour jouer de l'orgue,
Qu'un bouc ou qu'un moine bêlât. […]

Hors ligne

#111 2017-03-20 05:25:32

La Marie
Membre
Inscription : 2014-03-16
Messages : 182

Re : De tout un peu...un peu de tout

Prima. Ver. Primavera. Spring. Frühling. Wiosna.
« Derrière la menace du temps et les semelles de plombs, des semailles d'étincelles éclairent le travail des graines. La bouche du vent sifflote. Les épaules de la pluie portent des promesses de soleil. Sur la route où rien n'a de sens que celui qu'on lui donne, une lunule de lumière désigne l'horizon et le lever du jour. Les jardins reprennent leurs conversations odorantes. On n'en ferait pas un poème mais les choses du commun réconfortent. »
Ile Eniger - Hors saison - (à paraître)

Hors ligne

#112 2017-10-27 06:40:50

La Marie
Membre
Inscription : 2014-03-16
Messages : 182

Re : De tout un peu...un peu de tout

Disparues les brumes … un effet de la bague d’héliotrope et son pouvoir d’invisibilité ?

Hors ligne

#113 2017-12-03 06:57:02

La Marie
Membre
Inscription : 2014-03-16
Messages : 182

Re : De tout un peu...un peu de tout

Ce soir, ouvrons nos mirettes.
Et dans le ciel admirons la périgée-syzygie.
Autrement dit : la super lune.
Non pas que les autres jours elle ne le soit pas, mais ce soir, pleine et au plus près de la terre, super lune devrait être superbe.
Alors, au coucher du soleil et en début de soirée ne nous endormons pas encore et affrontons la neige, le froid et souhaitons que les nues n’imposent pas leur voile.

Hors ligne

#114 2018-01-13 05:19:24

La Marie
Membre
Inscription : 2014-03-16
Messages : 182

Re : De tout un peu...un peu de tout

L'horloge de chêne tricote
Avec ses aiguilles de fer
Un invisible pull-over
Et le temps lui sert de pelote.

Maille à l'endroit, maille à l'envers,
Le temps lui file entre les doigts,
Fil de neige pour les grands froids
Et fil d'herbe pour les jours verts.

Une heure noire, une heure blanche,
Crochetées et croisées sans trêve,
L'écheveau des nuits et des rêves
Se dévide au bout de ses branches.

Qui portera ce vêtement
Qu'elle tisse avec tant d'adresse,
Sa laine douce est la caresse
De quel hiver, de quel printemps ?

Elle tisse car le temps presse,
Maille blanche sur maille noire,
En ignorant que la mémoire
Défera les fils qu'elle tresse.

Elle a beau nouer et lier
Le fil qui se perd et se casse,
Nul jamais n'a pu s'habiller
De la laine du temps qui passe.

Charles DOBZYNSKI (né en 1929)


Et si neige fond
Gouttes pour la clepsydre
Déjà le printemps

Dernière modification par La Marie (2018-02-05 01:27:22)

Hors ligne

Pied de page des forums